ARAC03 Association des riverains de l’usine All’Chem de Montluçon
ARAC03 Association des riverains de l’usine All’Chem de Montluçon
Un classement en « Seveso seuil haut ». L’usine All’Chem est classée « Seveso seuil haut » ; c’est à dire parmi les installations industrielles présentant le plus haut niveau de risque. C’est la directive dite Seveso qui impose aux états membres de l'Union européenne d'identifier les sites industriels présentant des risques d'accidents majeurs. Cette directive est nommée ainsi d'après la catastrophe de Seveso qui eut lieu en Italie en 1976. Les entreprises sont classées « Seveso » en fonction des quantités et des types de produits dangereux qu'elles accueillent. Il existe deux seuils différents classant les entreprises en « Seveso seuil bas » ou en « Seveso seuil haut ». Le calcul de dépassement de seuil se réalise par une somme pondérée des masses de produits présents dans l'entreprise. Les entreprises dont le premier seuil n'est pas franchi ne sont pas concernées par la directive. Les entreprises qui dépassent le premier seuil sont concernées par la Directive et sont classées « Seveso seuil bas » ; et celles qui dépassent le second seuil sont classées « Seveso seuil haut ». Les risques. L’étude de dangers du site All’Chem a été réalisée conformément aux arrêtés du 29 septembre 2005 et à la circulaire du 28 décembre 2006, et rend compte de la probabilité et de la gravité des accidents potentiels susceptibles de découler de l’exploitation des installations du site. En terme de risques, les produits chimiques mis en oeuvre sur le site d’All’Chem présentent des dangers d’inflammabilité (gaz, liquides, solides), de toxicité (gaz, liquides, solides), de corrosivité, de réactivité chimique. On peut citer en particulier des matières toxiques, comme le bromure de méthyle ou bromométhane (CH3Br), le brome (Br2), l’acide chlorhydrique (HCl), et des matières inflammables comme le toluène, le dichloroéthane, les alcools, le dioxyde de soufre (SO2). Les risques de dangers principaux (risque d’incendie et/ou de dispersion de gaz toxiques) se situent au niveau des stockages (magasin, stockages vrac), et des ateliers de synthèse organique. L’étude de danger. L’étude de danger conduite par la société en 2010 a conduit à identifier 17 phénomènes pouvant mener à un accident majeur. Parmi ces 16 accidents potentiels, 5 ont été classés en « désastreux », 5 en « catastrophique » 4 en « important », 1 en « sérieux » et 2 en modéré mais avec une probabilité importante. Une nouvelle étude a du être réalisée en 2018/2019 mais nous n’en avons pas eu communication ; ce qui est anormal et regrettable. Des risques mortels. Pour la bonne compréhension du paragraphe suivant et sur les conséquences des accidents susceptibles d’intervenir dans l’usine, il faut savoir que l’INERIS a mis au point une méthodologie de détermination des seuils des effets létaux, des effets irréversibles, des effets réversibles et de perception lors d'émission accidentelle d'une substance chimique dans l'atmosphère le « seuil des premiers effets létaux » (SPEL) correspond à la concentration dans l’air, pour une durée d'exposition donnée, au-dessus de laquelle on pourrait observer 1% de mortalité au sein de la population exposée, le « seuil des effets irréversibles » (SEI) correspond à la concentration dans l’air, pour une durée d'exposition donnée, au-dessus de laquelle des effets irréversibles pourrait apparaître au sein de la population exposée, le « seuil des effets réversibles » (SER) correspond à la concentration dans l’air, pour une durée d'exposition donnée, au-dessus de laquelle la population exposée pourrait présenter des effets réversibles avec le temps et un traitement médical. Les accidents les plus dangereux relevés par l’étude de danger d’All’Chem sont : - incendie généralisé du stockage : risques létaux à l’extérieur de l’usine ; - dispersion toxique de CH3Br (bromure de méthyle) ou SO 2 (dioxyde de soufre) suite à rupture de flexible dans le local de dépotage : risques irréversibles à l’extérieur de l ‘usine ;- flux thermique et dispersion toxique dus à l’incendie généralisé du magasin, - dispersion toxique suite à emballement de réaction : risques létaux à l’extérieur de l’usine ; - dispersion toxique suite à perte de confinement d’un fût de SOCl2 (dichlorure de thionyle) : risques létaux à l’extérieur de l’usine ; - dispersion toxique de brome suite à rupture de flexible de dépotage : risques irréversibles à l’extérieur de l ‘usine. L’étude indique que des effets toxiques irréversibles pour la population peuvent se produire jusqu’à 680 mètres (encore faut-il prendre en compte la force du vent lors de l’accident). Consultez la zone concernée par le risque. On notera le cynisme du rapport qui, pour un même incident , fait passer la gravité de « catastrophique » à « désastreux » en fonction du nombre de victimes potentielles lié à une manifestation regroupant plus de 1 000 personnes à la halle des sports.
L’étude de dangers montre que les risques sont réels pour la vie et la santé des riverains d’All’Chem. Voyons les effets sur la personne de deux des produits utilisés par l’usine. Bromure de méthyle. DANGERS CHIMIQUES : Gaz incolore et inodore. La substance se décompose en chauffant fortement et en brûlant , produisant des fumées toxiques et corrosives comprenant du bromure d'hydrogène, du brome et de l'oxybromure de carbone. Réagit avec les oxydants forts. Attaque un grand nombre de métaux en présence d'eau. Attaque l'aluminium, le zinc et le magnésium en formant des composés spontanément inflammables à l'air, provoquant des risques d'incendie et d'explosion. VOIES D'EXPOSITION : La substance peut être absorbée par l'organisme par inhalation et à travers la peau , sous forme de vapeur aussi ! RISQUE D'INHALATION : Une concentration dangereuse de ce gaz dans l'air est très vite atteinte s'il s'échappe de son contenant. EFFETS DES EXPOSITIONS DE COURTE DUREE : La substance est irritante pour les yeux, la peau et les voies respiratoires. L'inhalation de la substance peut causer un oedème pulmonaire (voir Notes). L'évaporation rapide du liquide peut provoquer des gelures. La substance peut avoir des effets sur le système nerveux central, les reins et les poumons. L'exposition à des concentrations élevées peut entraîner la mort. Les effets peuvent être retardés. Dichlorure de thionyle. DANGERS CHIMIQUES : La substance se décompose en chauffant fortement au-dessus de 140°C , produisant des fumées toxiques et corrosives . Réagit violemment avec l'eau produisant des fumées toxiques de dioxyde de soufre et de chlorure d'hydrogène. Réagit avec de nombreuses substances telles que les substances combustibles , les amines , les bases et les métaux en provoquant des risques d'incendie et d'explosion. VOIES D'EXPOSITION : La substance peut être absorbée par l'organisme par inhalation et par ingestion. RISQUE D'INHALATION : Une contamination dangereuse de l'air est très rapidement atteinte lors de l'évaporation de cette substance à 20°C. EFFETS DES EXPOSITIONS DE COURTE DUREE : La substance est très corrosive pour les yeux , la peau et les voies respiratoires. Corrosive par ingestion. L'inhalation de cette substance peut causer un oedème pulmonaire. La substance peut avoir des effets sur les poumons , entraînant une inflammation et le blocage des voies respiratoires. L'exposition à des concentrations qui dépassent plusieurs fois les limites d'exposition peut entraîner la mort. Les effets peuvent être retardés.
Nota : les mots en marron soulignés sont des liens cliquables.
Cette page a été réalisée à partir des éléments figurant dans les divers rapports, études et documents disponibles. Merci de nous signaler toute erreur ; en sachant qu’une rectification ne pourra intervenir que si la demande est étayée par un document incontestable.
LES RISQUES... un danger mortel pour la population
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Des manques dans la sécurité de l’installation A chaque réunion on entend les responsables de l’usine dire que les accidents sont impossibles, que toutes les mesures sont prises, que la sécurité est maximale, que c’est la priorité de All’Chem, que toutes les préconisations sont respectées, etc… Malheureusement les rares documents communiqués au public, bien qu’incomplets, démentent les propos rassurants des responsables de l’usine. Pour vous en convaincre il suffit de consulter cette page et de prendre connaissance d’extraits de quelques rapports d’inspection qui révèlent des manquements graves au niveau de la sécurité. A LUBRIZOL aussi toutes les consignes de sécurité n’étaient pas respectées ; et à Rouen également l’accident grave était présenté comme impossible…
Cette page a été réalisée à partir des élèments connus du PPI initial. Elle sera complétée et revue dès que nous pourrons avoir eu connaissance du PPI de juin 2019
L’étude de danger faite par la société en 2010
Cette page a été rédigée en fonction des éléments connus de l’étude de danger de 2010. Mais le PPI de 2019 ne semble pas minorer le danger potentiel, au contraire. L’article du journal La Montagne du 23 mai 2019 note que ce plan «sans changement notable par rapport à l’ancien» envisage trois types d’accidents : un incendie, une explosion et, le plus grave, un nuage toxique. Trois gaz sont susceptibles d’être rejetés dans l’air : le bromure de méthyle (incolore, inodore et qui a ses principaux effets sur la santé plusieurs heures après), le dioxyde de soufre (incolore, avec une odeur très irritante) et le dioxyde d’azote (brun-rouge toxique et suffocant). Le pire qui puisse arriver serait la rupture d’une bonbonne de 700 litres de dioxyde de soufre. Il est clairement envisagé par le plan particulier d’intervention qu’une « enveloppe toxique pourrait avoir des effets létaux significatifs (mortels) dans un rayon de 225 mètres et des effets irréversibles dans un rayon de 800 mètres » autour du centre du site. Mille huit cents personnes résident dans les 230 mètres autour du site et trois mille dans les 800 mètres.